Après 3000km depuis Cairns et une petite semaine de trip nous arrivons enfin au parc national de Uluru - Kata Tjuta. Ce nom ne vous dit rien ? Mais si vous savez c’est le gros rocher planté au milieu du désert, emblème de l’Australie...
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L'emblème du parc reprend les couleurs du drapeau aborigène, remplaçant le soleil par le Uluru |
Ce parc est payant à hauteur de 25$ et autorise 3 jours de visite. Ayant rencontré Mathilde et Aurélie la veille (voir message précédent) nous leur rachetons leurs places pour 10$ par personne car elles ne s’en serviront plus, il reste 2 jours d’entrée sur ces pass.
Nous nous sentons un peu coupables de payer ces places «au black» car normalement les fonds sont reversés aux communautés Aborigènes à qui appartiennent les terres du parc. Nous apprendrons plus tard qu’en fait sur les 25$ payés par les touristes seulement 2$ sont reversés pour aider les Aborigènes, et qu’ils n’ont pas grand chose à dire sur la direction du parc régit en grande partie par le gouvernement Australien.
Donc on rentre dans le parc, qui se compose en faite de deux sites. L’un est ultra connu pour être l’emblème de l’Australie, le Uluru en langue aborigène ou Ayers Rock en anglais. Nous l’appellerons Uluru pour le reste du message, rendons à César ce qui appartient à César...
Le deuxième site beaucoup moins connu est le Kata Tjuta (The Olgas en anglais) à 50Km du premier site.
C’est le site qu’on choisit en premier, on garde le Uluru pour la fin d’après midi, en effet il parait que ce rocher change de couler au coucher du soleil !
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Kata Tjuta vue de la route |
Sur la route un point d’observation permet apprécier toute la beauté du Kata Tjuta. Ce rocher en langue aborigène veut dire «beaucoup de têtes» on comprend vite pourquoi !!
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Kata Tjuta dans toute sa longueur |
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On commence notre exploration par une petite marche appellée Walpa Gorge qui permet de s’enfoncer dans une des gorges du site et observer de quoi est fait le rocher. Il s’agit en fait de plusieurs couches de «petits» rochers compactés par le temps et les glaces pour obtenir cette masse, l’érosion fera le reste pour creuser ces boules qui ressemblent à des têtes.
La deuxième marche est appellée Valley of the wind et permet d’observer l’autre côté du Kata Tjuta qui est vraiment à couper le souffle.
Sur le chemin nous rencontrerons un Goana, sorte de gros lezard (de la famille des varans) qui a une demarche assez marrante et une vitesse de pointe impressionante !
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Le goana |
En repartant en voiture, Rémi aperçoit quelque chose sur le bord de la route, marche arrière on tombe sur un dromadaire du désert en train de se régaler avec le bush environnant. Ni une ni deux on saute du van, et c’est parti pour une session photo avec en fond le Kata Tjuta, juste un moment magnifique (et des photos aussi) !
Pour la petite histoire (oui je sais encore !), 150 dromadaires ont été importés d’Afghanistan dans les années 1800 pour traverser le désert du Sud (Adélaïde) au Nord (Darwin) afin d’installer le télégraphe. Ces animaux sont rodés aux conditions extrêmes, les hommes eux l’étaient moins... Les hommes sont morts mais pas les dromadaires qui ont trouvés dans le désert Australien un lieu parfait pour vivre et se reproduire. Ils sont aujourd’hui plus de 5000 et fait intéressant les Australiens les capturent aujourd’hui pour les revendre à... l’Afghanistan !! Les animaux se sont endurcis au fils des années grâce aux conditions australiennes et sont devenus plus résistants que les afghans, incroyable non ?
Bon fini les cours sur les dromadaires, on passe au Uluru. Lors de cette première journée nous arrivons un peu en avance pour le coucher du soleil, histoire d’avoir une bonne place !
Voici donc le Uluru en pleine journée...
On vous a fait une vidéo pour vous montrer le changement de couleur impressionnant au coucher du soleil ! Je précise qu’on a pas changé les réglages de l’appareil photo entre temps.
Le lendemain on se lève à 06h00 du matin pour observer le lever de soleil cette fois ! Et là surprise le pare-brise est gelé !! On se disait bien qu’on avait eu bien froid la nuit dernière ! Donc Rémi attrape sa vieille carte bleue française et commence à gratter le pare brise, l’Australie pays du soleil et de la chaleur, my ass !
On arrive juste à temps pour le lever du soleil, moment lui aussi magique, mais les couleurs du rocher change moins au matin.
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Lever de soleil sur le désert |
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Uluru en premier plan et Kata Tjuta en fond ! |
On va se «culturer» ensuite un petit peu au centre culturel, où on apprend que le nom Uluru signifie «Lieu de rencontre» car plus de 32 familles vivaient autour ou sur le site avant l’arrivée des Européens dans le désert (ce qui remonte à tout casser à pas plus de 100 ans) !
On y apprend aussi toutes les légendes qui se racontent depuis des années sur le Uluru. Il faut savoir que beaucoup de légendes aborigènes se passe au temps du «Dreamtime» (temps de la création de l’Australie) et racontent les épopées d’animaux géants se comportant comme des hommes. Toutes ces histoires ont à la fin une morale qui servait de leçon aux plus jeunes. Lors de leur passage, ces animaux ont laissé des traces qui, pour les aborigènes, ont façonné le continent tel qu’on le voit aujourd’hui. Les légendes du Uluru parlent de différents animaux tels que un serpent géant, un lézard géant, des émeus et des hommes qui cohabitaient autour du rocher. Des batailles ont vu s’affronter les différents protagonistes qui ont laissé des traces sur le monolithe (crevasses, grottes ou encore fissures).
Ces légendes sont toutes différentes d’un coin à l’autre de l’Australie, car avant l’arrivée des Européens, le continent comptait près de 290 tribus ayant chacune leur règles et légendes, ces dernières étant souvent rattachées au lieu ou vivait la tribu. C’est d’ailleurs il n’y a qu’une cinquante d’années que les autres tribus ont découvert l’existence du Uluru (avec l’arrivée de la télé en fait !).
Une légende qui revient souvent aux 4 coins de l’Australie est celle du «Rainbow Serpent» (le Serpent Arc-en-Ciel) qui est le créateur de toute vie en Australie. Ces légendes sont toutes plus intéressantes les unes que les autres, on pourrait écrire vingt pages sur ce blog rien que sur elles, mais on voulait juste vous faire un petit résumé de celle du Uluru qui nous ont vraiment fasciné (désolé si c’était un peu trop long ;-)).
A 10h00 débute une marche guidée nous faisant découvrir une partie du rocher. Notre guide n’est pas aborigène mais il a appris beaucoup d’eux. Il nous raconte comment vivaient les familles aux alentours, où ils chassaient, où ils dormaient, trouvaient de l’eau ou tout simplement le déroulement d’une journée à cette époque. Géologue de formation, il nous explique également comment s’est formé le rocher au fil des années. Une balade des plus instructives !!
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Peinture représentant le Uluru (en bas) et Kata Tjuta (en haut) |
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Cette grotte servait aux cérémonies grâce à son incroyable acoustique !! |
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Un des nombreux point d'eau autour du rocher, les tribus venaient y boire et chasser il y a seulement quelques années auparavant |
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Trace d'une cascade qui se forme quand la pluie tombe et créée des petits bassins permettant aux plantes de pousser. |
On continue notre visite par une marche de 10Km faisant tout le tour de l’Uluru. Certains sites sont sacrés et il est donc interdit de prendre des photos, règle que nous respectons bien évidemment.
Autre règle que nous respecterons est celle interdisant la montée à l’Uluru. Enfin interdire est un grand mot, car en fait la montée est autorisée au public mais les tribus alentour demandent aux touristes de ne pas monter car pour eux le haut du Uluru est sacré. Eux même n’y sont jamais montés. Malhereusement beaucoup trop de touristes ignorants, irrespectueux ou tout simplement stupides y montent quand même, malgré le gros panneau à l’entrée de la montée traduit en toute les langues expliquant pourquoi il est préferable de ne pas monter.
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La fameuse montée, on me dira pas que le panneau ne se voit pas ! |
Alors pourquoi ne pas fermer tout simplement la montée me direz vous ? C’est exactement la question que nous avons posé au guide lors de la visite. Et bien tout simplement car cela rapporte beaucoup trop d’argent au gouvernement Australien qui a peur que les touristes ne viennent plus si la montée est interdite. Pour pouvoir la fermer réellement il faut que le parc invoque des raisons sécuritaires et prevoit d’autres attractions en contrepartie, autant dire que les croyances aborigènes ne sont pas une raison suffisante (ou valable) pour la fermeture de l’ascension du Uluru.
Bon fini pour le coup de gueule (qu’est ce que vous voulez la bétise de certains nous choquera toujours !) et pour notre visite du parc également, nous reprenons la route après 2 jours à en prendre plein les yeux, direction le Kings Canyon et les MacDonell Ranges avant le départ vers le «Top End» de l’Australie, la ville de Darwin....
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